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    Pour aller mieux, il me faut être en paix avec moi-même, avec le monde, c’est-à-dire avec mon esprit. Cette citation écrite par un malade psychique ne dit pas qu’il faut guérir de la maladie. Elle ne dit pas qu’il me faut pour me rétablir, réussir à supprimer mes délires, ma paranoïa, le flot de pensée qui parfois m’assaillent ; or les antipsychotiques, en nous coupant de nos états psychiques dits psychotiques, nous coupent de nos émotions, de noter capacité à réfléchir, à penser, de nos intentions, de notre volonté.

    La synesthésie, la possession de pouvoirs magiques, la porosité, le syndrome de l’inventeur, la persécution, le mal-être, la dépression, parfois l’excitation, l’extase, l’expérience du sublime, sont des expériences sensitives intenses, et ont un point commun : elles sont interprétées, c’est-à-dire traduites par des mots, souvent adressés au psychiatre, aux proches. Ces mots trahissent une anormalité et c’est ainsi que nous définissons la folie et désignons une personne comme malade.

    Il s’agit en fait d’une ouverture de l’esprit humain à une connaissance sans mots : de soi, de ses pulsions les plus puissantes, de sa part la plus sombre, aussi de ce qui nous est extérieur – visions dans le passé, le futur (la théorie d’Einstein sur la relativité du temps et de l’espace confirment l’existence du destin et la possibilité du voyage de l’esprit dans le temps), dans ce que nous pourrions qualifier d’autre dimension ou d’autre monde, de l’infiniment petit et l’infiniment grand (vision de l’ADN).

    Les sociétés qui accordent une importance à la spiritualité (sociétés hindouiste, bouddhistes, shamaniques) ne connaissent pas la maladie psychique.  Les formes particulières comme l’autisme y sont considérées comme une malédiction pour la famille mais comme une bénédiction pour le sujet car il s’agit d’un dévouement peut-être forcé, mais total et pur, à la spiritualité.

    Dans notre société, celui qui s’ouvre à la spiritualité, volontairement ou non, est un être mystique, un fou. Il se retrouve face à des idées, des visions qui sont effrayantes parce qu’il n’a aucun repère pour comprendre. Il n’a pas été éduqué pour bien interpréter ce flot de pensées. Les sociétés spirituelles ont une connaissance de ce que nous appelons la folie, acquise par l’expérience de plusieurs générations, et il ne s’agit pour eux en aucun cas de pensées obscures, mais d’états des choses observables, concrets, réels, et validés par eux comme nous nous validons nos faits scientifiques.

    Les sociétés spirituelles ne connaissent pas la maladie psychique. Pour aller mieux, il me faut être en paix avec ma psyché qui ne se taira jamais ; il me faut la comprendre pour la maîtriser, et vivre pleinement ma folie.

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